"Le Congrès Français de Psychiatrie a permis de promouvoir les sciences de la communication auprès de la profession médicale en nous offrant justement la possibilité d’exposer les résultats de nos travaux."

CONGRES FRANCAIS DE PSYCHIATRIE Aujourd’hui nous vous proposons un format différent de celui dont vous avez l’habitude. Pour cet épisode, nous nous sommes posé cette question : mais qui sont donc celles et ceux qui interviennent auprès des personnes en souffrance psychique ?

Nous en avons rencontrés quelques uns lors du dernier Congrès Français de Psychiatrie à Lyon.

Nous remercions chaque intervenant-e ainsi que l’équipe organisatrice de cet événement.

Bonne écoute !
Manon Combe, pour Les Maux Bleus, un podcast sur la santé mentale

Intervenant

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Donc voilà, moi je m’appelle Patricia Kirkove, je travaille dans un hôpital psychiatrique à Bruxelles, en Belgique. J’ai découvert la psychiatrie il y a trois ans avec le Covid, les patients qui étaient en psychiatrie ont été tout aussi oubliés que les patients qui étaient, chez nous on appelle ça des MRS, mais en France c’est les Ephad. C’est comme ça que j’ai rencontré la psychiatrie et maintenant ça fait trois ans que je travaille dans cet hôpital, et le directeur médical a eu la grande intelligence de créer un service de médecine générale, ce qui me permet en fait d’avoir plein de leviers pour développer la santé somatique à côté de la santé mentale, et d’ailleurs maintenant on ne parle plus de santé somatique et de santé mentale, on essaie de parler de santé globale parce que quand on va mieux dans sa tête on va mieux dans son corps, et évidemment vice versa, et quand on sait qu’il y a quinze à vingt ans d’espérance de vie en moins chez ces populations qui présentent des maladies et notamment la schizophrénie, c’est évidemment essentiel de travailler la santé somatique à côté de la santé mentale. Alors on a développé le concept de santé globale en se demandant comment est-ce qu’on pourrait le décrire et comment est-ce qu’on pourrait le mettre en place, et rapidement on s’est mis d’accord sur le fait que c’était une approche holistique de la personne dans tous les soins, et ce qui est moins évident c’est comment le mettre en place, et c’est là qu’on a, on s’est rendu compte que le concept de l’interdisciplinarité était vraiment essentiel pour travailler ensemble, et il y a une chouette métaphore de Choi et Pak qui date déjà un peu qui explique la différence entre le multidisciplinaire et l’interdisciplinaire en disant que le multidisciplinaire c’est faire deux plus deux égal quatre, faire de la juxtaposition et une somme d’informations qui est bien sûr importante, mais que l’interdisciplinarité c’est deux plus deux égal cinq, qui fait qu’on a créé de la plus-value et de la valeur. Et donc c’est vraiment ça maintenant qu’on essaie de porter dans les équipes, c’est de leur dire il ne suffit pas simplement de transmettre les informations, c’est important d’aller sur le terrain de l’autre, d’aller l’interpeller sur des choses même si on a l’impression qu’on n’a pas les compétences et qu’on n’est pas la bonne personne pour le faire, vraiment pouvoir se dire que cette création de valeur elle est pas uniquement se faire si on va dans l’interpellation et si on va un tout petit peu sur le territoire de l’autre. Alors si je voulais porter quelque chose ce serait vraiment de proposer à tous les hôpitaux psychiatriques de créer des services de médecine générale dans leur hôpital, de faire venir les médecins généralistes et de vraiment travailler en véritable collaboration et pas simplement de les utiliser comme un acteur du réseau.

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Je m’appelle Emilie Gagneron, je suis infirmière aux urgences psychiatriques de l’hôpital Saint Anne à Paris, plus connu sous le nom de CPOA. J’y travaille depuis trois ans, et le CPOA est un lieu où l’infirmier a une place assez centrale dans la prise en charge du patient parce que c’est nous qui faisons le premier entretien d’accueil du patient, un entretien assez poussé donc avec une prise de données… quasi exhaustif, que le médecin reprend dans son entretien et au cours duquel il a uniquement à poser certaines questions particulières, qui l’intéressent d’un point de vue médical. Donc à la fin de la consultation avec le médecin psychiatre, on se réunit pour ce qu’on appelle la séniorisation, le tableau clinique du patient est rediscuté entre le médecin et l’infirmier qui l’ont du coup vu tous les deux, et on discute ensemble de l’orientation, donc aucune décision d’orientation n’est prise sans l’infirmier, tous les patients qui sont vus par un infirmier sont systématiquement vus par les médecins, on ne réoriente pas à l’accueil. Voilà c’est un métier assez complet, assez riche, avec beaucoup de clinique, des patients aux profils différents qui va de l’anxiété aux TCA aux additions, aux troubles anxieux dépressifs, de la schizophrénie, personnalités antisociales, voilà. On travaille avec les internes, les psychiatres, on ne travaille pas avec des psychologues aux urgences, donc c’est internes, psychiatres externes, tout le monde collabore à sa place et on discute systématiquement des situations ensemble et on prend toutes les décisions ensemble. Et si chacun, s’il y en a un qui n’est pas d’accord sur la décision de l’autre, on va en discuter pour trouver un compromis ou que chacun puisse expliquer son point de vue, ce qui est assez enrichissant au quotidien. Donc avant d’arriver au CPOA j’étais infirmière dans une unité pour malade difficile (UMD) qui se situe dans le 94. J’y ai passé huit ans en pavillon d’entrants femmes, donc c’était un pavillon où on faisait toute la séquentialité de l’hospitalisation à la fois l’entrée puis la préparation à la sortie, et notre rôle en fait consistait à accueillir la patiente et à lui expliquer un petit peu le parcours qu’elle aurait durant cette hospitalisation qui en général était très longue, c’était minimum six mois, il n’y avait pas de durée maximale à cette hospitalisation. C’était une unité qui, à l’inverse des urgences, était très cadrée, quasi-militaire avec des horaires spécifiques, qui laissait peu de place à l’imprévu. Toutes les patientes finissaient par entrer dans le moule de cette organisation. On faisait des entretiens quasi quotidiennement avec les psychiatres, tous les entretiens se faisaient conjointement, psychiatre et infirmier, dans le but aussi que personne ne reste seul avec la patiente donc c’était aussi par mesure de sécurité. Donc soit ça se faisait en bureau, soit ça pouvait se faire en isolement, quand les patientes étaient en isolement ce qui pouvait durer parfois plusieurs mois. On essayait de réintroduire aussi la patiente au fur et à mesure de son hospitalisation, à se retrouver avec d’autres patients, d’autres soignants, et dans une unité un peu plus ouverte et plus classique. Voilà donc on faisait tout l’ajustement thérapeutique, beaucoup d’entretien, toute la médiation thérapeutique principalement avec des jeux, du jardinage, voilà, et on essayait aussi parfois de faire des sorties thérapeutiques pour les réhabituer à l’extérieur, parce que l’UMD est un milieu très fermé donc hormis pour des consultations médicales très précises et très organisées elles ne sortaient jamais de l’unité. Donc je réalise à quel point il n’y a pas de petites urgences, à partir du moment où la personne ressent qu’il y a une urgence pour elle il faut qu’elle consulte, même si les temps d’attente peuvent être important, même si on n’a pas toujours la réponse à la question qu’on est venu poser ni, ni tout ça, c’est hyper important de venir consulter, et personne vole la place de personne, ça je l’entends souvent en entretien, j’ai l’impression de prendre la place de quelqu’un d’autre, et j’estime que tout le monde a sa place dans des services d’urgence et qu’on ne vole pas la place des autres.

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Je m’appelle Clément Baumann, je suis psychiatre de la personne âgée et je travaille au centre hospitalier de Novillars qui est un centre hospitalier spécialisé en psychiatrie et santé mentale dans le département du Doubs, à côté de Besançon. Effectivement on a une activité qui est centrée sur les personnes âgées de plus de soixante-cinq ans qui présentent des difficultés psychiques, et on a la chance d’avoir une activité qui est assez variée, qui inclut l’hospitalisation à temps plein, mais aussi l’hôpital de jour, des consultations en centre médicopsychologique. On a aussi une équipe mobile, qui est une activité qui se développe, l’ensemble du pôle a une activité croissante depuis sa création en fait, et on a pu constater suite à la pandémie qu’il y avait des besoins croissants pour assurer les soins psychiques des personnes âgées. Donc voilà, c’est un vrai challenge au quotidien. Et je pense qu’une des difficultés qui existent dans l’accompagnement des séniors c’est qu’il y a souvent des interactions et des intrications à différents niveaux, sur le plan médical d’une part, il y a souvent des copathologies et des comorbidités. Souvent aussi il y a le plan social qui est très important, alors c’est le cas à tout âge, mais peut être que ça l’est encore plus chez les personnes âgées, souvent les personnes font face à de l’isolement parce que notre société a tendance, je crois, à mettre l’individu en avant, et c’est, je crois, quelque chose qui peut être au détriment de nos aînés, voilà, c’est vraiment tout le sens pour moi de ce travail au quotidien, c’est vraiment d’aller redonner une place à ces personnes qui parfois sont mises de côté, donc c’est pour ça que j’avais choisi la psychiatrie de façon générale, je crois qu’au sein de la psychiatrie les personnes âgées ont, je pense, vraiment des besoins, je pense que c’est notre responsabilité de prendre conscience qu’il y a ces besoins et d’essayer d’y répondre autant que possible. En parallèle de cette activité clinique on essaie aussi de développer des actions de formation pour sensibiliser justement tous les partenaires de terrain, que ce soit médecins généralistes, les infirmiers libéraux, les partenaires médicaux sociaux, les intervenants qui travaillent dans le social, dans les structures, les DAC notamment, les dispositifs d’appui à la coordination. Donc il y a vraiment ce challenge quand on travaille auprès des personnes âgées c’est d’articuler, de coordonner toutes les compétences qui vont permettre in fine d’avoir un accompagnement personnalisé et qualitatif pour la personne. Dans cette démarche de transmettre et sensibiliser on a écrit avec le Professeur Pierre Vandel un ouvrage sur les troubles psychocomportementaux de la personne âgée puisque ce sont des symptômes qui sont extrêmement fréquents, qui peuvent mettre en difficulté puisqu’ils sont source d’incompréhension, ils peuvent source de frustration aussi quand on y est confronté qu’on soit professionnel du soin ou de l’accompagnement, ou qu’on soit un aidant familial, on a la chance d’avoir un accueil qui est plutôt chaleureux donc on s’en réjouit, et ça montre aussi qu’il y a un intérêt pour cette problématique et pour cette frange de la population.

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Et bah bonjour à tous, moi je suis Laure Brignon, je suis psychiatre, j’ai été quelques années psychiatre hospitalier après mon internat, et puis après j’en suis partie, j’ai fait un peu de téléconsultation avant de m’installer, je suis du coup installée en libéral et j’ai une pratique qui combine plusieurs choses, donc j’ai la pratique libérale assez classique où je fais des suivis, où je vois une patientèle essentiellement de troubles du comportement alimentaire, de troubles de personnalité. Et après je travaille également avec le dispositif Avis psy qui propose un parcours de soin coordonné psychiatre et psychologue et qui pour l’instant fonctionne essentiellement en téléconsultation pour des raisons de praticité, vu qu’on est des praticiens étalés sur tout le territoire. À terme on aimerait ouvrir des centres en présentiel, il y a déjà un centre en présentiel sur Montpellier. Notre particularité c’est qu’on fonctionne uniquement en duo psychiatre et psychologue, donc on a vraiment une complémentarité des compétences, avec la partie psychothérapie qui est faite par les psychologues et puis le psychiatre qui fait la partie médicale, la prescription et la coordination des soins, pour voir s’il y a besoin de changer d’équipe en fonction des spécialités, des affinités de chacun, on a des équipes qui font plus les troubles liés aux problématiques au travail, les TDAH, les troubles du spectre autistique, on a une équipe aussi qui fait du neuro-covid, et puis après il y tout ce qui est trouble de l’humeur, du comportement alimentaire, et puis un peu tout le reste. Donc euh, donc voilà, moi je partage mon activité entre ces deux choses, et ça m’occupe pas mal ! Voilà !

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Bon bah bonjour, je suis Mathis Lebot, je suis psychologue spécialisé en thérapies cognitives et comportementales. Je pratique en CMP et en libéral à Paris. Au niveau du CMP ma pratique de psychologue elle est plutôt liée aux patients que les psychiatres m’envoient. Au niveau de ces structures moi je reçois des personnes pour des psychothérapies, des thérapies brèves, tu comptes entre dix et vingt séances. Et on va travailler des thématiques bien définies, des troubles qui peuvent aller de la dépression, des troubles anxieux, jusqu’aux troubles plus chroniques comme la bipolarité ou la schizophrénie. On rencontre un peu tout type de patient et au niveau de ma pratique libérale c’est sensiblement la même chose, mais c’est surtout des personnes qui ne peuvent pas bénéficier d’un suivi en CMP parce que le suivi en CMP est aussi conditionné au niveau financier, si notre niveau financier est trop élevé on n’est pas admis en fait en CMP. Alors au niveau du CMP on peut rencontrer plus de patients qui vont avoir des troubles chroniques comme je disais, comme la schizophrénie ou les troubles bipolaires, parce que ces troubles peuvent avoir un impact quand même assez, assez élevé sur la vie et sur la capacité à avoir un travail, à s’intégrer socialement, et donc en lien on va avoir un niveau financier qui va être plus bas, donc on va rencontrer assez facilement ce type de personnes au CMP. Là où on va trouver des personnes plus insérées socialement en libéral, sur des thématiques qui vont être plus du comportement alimentaire, des dépressions, des troubles anxieux, voilà un peu comment se répartissent les publics entre les deux structures. Les collaborations avec les psychiatres sont vraiment essentielles dans mon métier parce que pour pouvoir avancer certaines fois dans son parcours, dans sa rémission, dans son parcours en psychiatrie, le travail que je fais, le travail de psychologue va aider à progresser au long cours, à avoir un vrai impact à long terme sur la santé mentale, et dans certaines situations par exemple la dépression ça peut être intéressant d’avoir un psychiatre qui agit avec le psychologue de pair, là où les antidépresseurs pourront être comme une béquille qui va nous aider à avancer, la psychothérapie peut nous apprendre à marcher, à courir à nouveau, et donc cette collaboration est parfois essentielle. Donc pour ceux aussi qui voudraient savoir comment s’orienter, de quelle structure se rapprocher notamment au niveau public, je peux vous inviter à consulter le site Psycom sur lequel vous allez trouver en fait toutes les structures autour de vous, parce qu’il faut savoir que notamment les CMP, mais en fait toutes les structures vont être sectorisantes, c’est-à-dire qu’en fonction de l’adresse à laquelle vous vivez vous serez rattaché à tel CMP ou telle autre structure, et sur ce site vous allez pouvoir trouver toutes les informations concernant le lieu auquel vous êtes rattaché.

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Bonjour je suis Antoine Constant, je suis psychologue dans le médico-social donc dans plusieurs services et établissements. Alors les gens viennent au bureau, soit on va se rendre au domicile. C’est un peu une particularité du coup que j’ai moi sur mes accompagnements c’est que je me rends beaucoup au domicile des personnes. Et donc les services en question c’est un SAVS, un SAMSAH rétablissement, un pôle insertion, donc on accompagne les personnes du milieu protégé qui veulent travailler dans le milieu ordinaire, un PCPE et le service d’accueil familial. La particularité du psychologue dans le médico-social c’est des fois d’être le seul à parler de santé mentale dans un milieu qui est majoritairement éducatif, c’est-à-dire qu’historiquement ça a quand même été les associations de parents, la très grosse majorité des professionnels sont des éducateurs spécialisés, des moniteurs éducateurs, AES… On est vraiment sur une orientation éducative, qui est intéressante, qui est nécessaire ! Mais c’est comment arriver des fois à faire correspondre la logique de santé mentale, la temporalité du soin, avec cette temporalité éducative qui peut être complément des fois différente, ou les attentes des professionnels à ce moment-là ne correspondent pas forcément avec la temporalité de la personne qui est accompagnée, et le rôle du psychologue à ce moment-là, enfin selon moi, c’est aussi de faire entendre cette réalité, la réalité psychique de la personne, auprès des équipes éducatives. Bouger les lignes c’est difficile, mais quand on prend le temps d’expliquer aux équipes, d’expliquer aussi à la direction parce qu’il faut bien entendu qu’on soit suivi par la hiérarchie, on peut vraiment faire de l’innovation en prenant en compte aussi les personnes. Très souvent on parle du projet de la personne dans le médico-social, hein il y a des projets personnalisés, mais c’est des projets qui sont faits pour la personne, mais surtout sans la personne accompagnée. Et à partir du moment où on replace un petit peu les choses, où c’est la personne qui re-décide de sa vie, concrètement, et ben ça nous force à bouger, ça nous force à innover, et c’est là où il y a un vrai intérêt je trouve dans le médico-social, c’est parce qu’on peut faire des choses qui vont être non médicalisées, et du coup les gens vont des fois plus adhérer à ça.

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Alors bonjour moi je m’appelle Fabienne, je suis psychiatre pour enfants et adolescents dans le Grand Est, et je vais vous parler de ma pratique du quotidien. Travailler en pédopsychiatrie est quelque chose d’extrêmement riche où l’humanisme est vraiment au centre de nos préoccupations. J’ai choisi ce métier j’avoue un peu par hasard en passant dans un stage en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, et je suis vraiment… J’ai été émerveillée par ce que j’ai pu découvrir à cette occasion, et c’est comme ça que je me suis inscrite dans cette carrière de psychiatre pour enfants et adolescents, avec une richesse clinique extraordinaire parce qu’en fait on a l’impression quand on choisit la psychiatrie qu’on abandonne la clinique, et en fait c’est la spécialité où il y en a le plus. Et puis c’est une activité de rencontre, et de rencontre multiple, à la fois avec les patients, bien évidemment, quel que soit l’âge, leurs parents, tout le réseau qui gravite autour de ces jeunes patients et puis bien sûr les équipes, qui sont pluridisciplinaires, et ça aussi ça en fait une grande richesse dans notre activité du quotidien. Alors moi j’ai une activité centrée sur les tout petits, avec la psychiatrie périnatale, et puis bien sûr leurs parents, parce qu’il y a beaucoup de troubles psychiques en post-partum, et une activité centrée sur la prévention du suicide, et là c’est plus du côté de l’adolescent et du jeune adulte. Donc on peut avoir une activité très variée dans sa pratique et chaque jour je me dis que j’ai de la chance de faire ce métier, et encore une fois le fait de travailler en équipe est ce qui renforce aussi l’intérêt de cette pratique clinique. Pour les étudiants qui se posent la question ou pas de faire de la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, bah comme je l’ai dit c’est une des spécialités où il y a le plus de clinique, alors qu’on pourrait penser le contraire, on a l’impression de laisser la clinique de côté parce qu’effectivement on ne va pas faire un examen à la recherche d’une étiologie d’une douleur abdominale, mais par contre on est dans une prise en charge globale du patient et on a énormément de clinique de la rencontre, mais aussi de clinique tout à fait somatique à gérer. Pour les familles, je… On le sait, qu’il y a une représentation de la psychiatrie qui est assez négative auprès du grand public, véhiculée parfois par les médias, par les séries, etc. Nous on a à cœur d’accueillir au mieux les familles, on reçoit la souffrance des individus et on essaie de les aider à fonctionner le mieux possible sans bien sûr devenir dépendant des soins, au contraire, trouver des ressources personnelles pour après fonctionner en dehors de toute médication et en dehors de tout traitement non médicamenteux, parce que c’est ça qu’on est censé faire, vous aider à avancer après sans nous.

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Bonjour, je m’appelle Nathalie Pauwels, je suis communicante de formation et je pilote le déploiement national du programme Papageno. Alors la psychiatrie c’est une discipline qui est complexe, avec aussi une histoire complexe, et de faire vulgariser et casser aussi les représentations historiques, voire asilaires, c’est une priorité. Et les sciences de l’information et de la communication ont ce savoir essentiel pour accompagner les transitions. Par exemple les stratégies inspirées du marketing social, les outils de communication que nous maitrisons, notre maitrise également de l’organisation des événementiels, tout ça peut permettre ces changements, et le Congrès français de psychiatrie justement a permis de promouvoir les sciences de la communication auprès de la profession médicale en nous offrant justement la possibilité d’exposer les résultats de nos travaux, parce qu’il est vraiment justement qu’en permettant l’ascension de la discipline communication auprès de la profession médicale en psychiatrie, le CFP a permis de sensibiliser justement la profession médicale à l’importance de cet enjeu et de s’en saisir à travers les communicants.

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Donc bonjour, Josselin Guyodo, donc je suis IPA, infirmier en pratiques avancées au CHU de Montpellier sur le département d’urgences/post urgences psychiatries. IPA infirmier en pratiques avancées donc c’est des infirmiers qui après une certaine pratique d’expérience vont faire une formation complémentaire à la faculté de médecine et avoir ensuite une activité qui va être une activité clinique en complément et en relais de suivi psychiatrique et également des activités transversales à titre de pédagogie, de recherche, d’accompagnement de pratique des équipes. Concrètement comment ça se passe pour moi, donc j’ai un mi-temps de consultations post urgences, donc pouvoir recevoir en complément des suivis des infirmiers de l’équipe ou des psychiatres également de l’équipe, de pouvoir recevoir des patients qui ont fait une tentative de suicide ou qui sont venus aux urgences en crise suicidaire, les revoir rapidement après leur passage aux urgences pour les réévaluer au niveau de leur état et voir quelles solutions on peut leur proposer puisque c’est des personnes qui sont en haute vulnérabilité et qu’il faut accompagner dans un processus de rétablissement le plus rapidement possible, et également d’assurer un filet de sécurité. Donc à mi-temps j’exerce cette activité clinique et également une activité transversale avec des projets de recherche, et également je suis chargé de mission réseau pour le 3114, le réseau national de prévention du suicide. Donc j’ai une activité à l’échelle de la région Occitanie de pouvoir mettre en synergie toutes les équipes, toutes les personnes qui déjà œuvrent au quotidien pour la prévention du suicide, et de pouvoir faire de la formation, de l’information, de la sensibilisation sur la prévention du suicide à l’échelle de la région. Voilà, IPA c’est un nouveau métier, il y a encore des freins, des résistances, des représentations, mais c’est un métier qui… C’est ni un super infirmier ni un mini-médecin, c’est un nouveau métier qui est complémentaire des autres métiers qui existent déjà dans l’idée d’accompagner les usagers, les patients dans un processus de rétablissement et pouvoir coordonner leur parcours de soin au mieux pour pouvoir répondre à certains besoins qui jusqu’alors étaient compliqués à mettre en œuvre. L’idée c’est de s’informer, de mieux comprendre comment fonctionne l’un, l’autre, de bien définir les compétences de chacun et que chacun trouve sa place pour interagir tous ensemble, donc c’est vraiment dans cette idée-là. Et l’autre message important, mais qui moi me tient beaucoup à cœur c’est sur la prévention du suicide, c’est bah si ça va pas, si vous avez, êtes en souffrance, si vous avez des idées suicidaires n’hésitez pas à vous faire aider, il existe des professionnels formés, vous pouvez appeler le 3114 qui pourra vous aider, vous orienter.

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Nous remercions chaleureusement l’équipe d’organisation du congrès, en particulier Nathalie Isabelle et Sébastien Chary pour leur accueil et leur bienveillance, et nous vous donnons rendez-vous en janvier 2024 pour la suite de la saison 3 des Maux bleus. À bientôt !

Vous avez des idées suicidaires ?

3114 ou 15